Jeudi dernier, j'ai eu l'honneur de participer à la Conférence internationale pour l'émergence de l'Afrique à Dakar, au Sénégal. Trop souvent, nous organisons des conférences en Afrique, où l'on récite des discours, où l'on porte des toasts, où l'on se congratule, mais où l'on ne propose pas de solutions. Cette fois-ci, j'ai senti qu'il y avait quelque chose de différent - représentatif d'une nouvelle pensée en Afrique - et une pensée, si j'ose dire, que nous avons contribué à engendrer. J'ai été impressionné par l'attention que les gouvernements et les responsables du secteur public commencent à porter à la prospérité économique de notre continent - sans se contenter de demander l'aumône aux autres - mais en voyant comment les gouvernements peuvent aider activement les Africains à créer de la richesse. Pour la première fois dans l'histoire récente, nos gouvernements réfléchissent dans l'optique du secteur privé et trouvent des moyens nouveaux et innovants de promouvoir le développement sur le continent. Ce n'est pas une coïncidence si nous, à HH et à la Fondation, insistons tant pour que les gouvernements jouent leur rôle, en libérant de manière responsable le grand mouvement qu'est l'esprit d'entreprise africain.
Le lendemain, je suis retournée à Lagos pour assister à une cérémonie de remise de prix organisée par Vanguard, au cours de laquelle j'ai reçu le prix de la personnalité de l'année 2018 de Vanguard. Là encore, il était intéressant de noter que c'était la première fois que ce prix était décerné à quelqu'un du secteur privé. Cela tombe bien - et j'espère qu'il y en aura beaucoup d'autres - alors que nous finançons et nourrissons la prochaine génération.
Le fil conducteur pour moi - de Dakar à Lagos - est la reconnaissance croissante du rôle du secteur privé dans la réalisation du potentiel économique de l'Afrique, en fait, le rôle que joue l'Africapitalisme dans l'élévation de notre continent. Le secteur public ne peut pas continuer à travailler en vase clos, pas plus que le secteur privé. Tous deux doivent travailler ensemble pour réaliser l'Afrique dont nous rêvons.
Cette semaine, alors que je rencontrerai à nouveau le président Macron lors du sommet "Choose France", une conférence majeure qui rassemble l'écosystème mondial de l'investissement et du développement, je rejoindrai d'autres chefs d'entreprise de haut niveau, dans le but de renforcer nos partenariats et de parler du potentiel d'investissement de l'Afrique. Je me rendrai ensuite à Davos, en Suisse, où, avec d'autres chefs d'entreprise mondiaux, des hommes politiques et d'autres décideurs, nous débattrons et explorerons : La mondialisation 4.0 lors du Forum économique mondial 2019. Pourquoi y vais-je ? Pour m'assurer que la voix de l'Afrique est entendue et que notre approche unique des affaires et du développement est comprise. Ce sera une nouvelle occasion de souligner le rôle que jouent le secteur privé et l'esprit d'entreprise en Afrique dans l'accélération de la mondialisation - d'une manière significative, positive et responsable - et dans la création de richesses économiques et sociales.
Avec les technologies émergentes, une population de jeunes en plein essor et une crise de la dette imminente, il est devenu essentiel que l'Afrique renforce ses relations bilatérales avec le reste du monde. Nous avons besoin d'un environnement favorable qui catalyse l'esprit d'entreprise et permette aux PME de prospérer. Il est encore plus urgent d'investir dans notre jeunesse et de lui donner les moyens de devenir un leader dans le monde compétitif et en constante évolution d'aujourd'hui.
Le secteur privé est le mieux placé pour conduire cette tendance.
L'histoire de l'Afrique doit encore être racontée correctement et nous sommes les seuls à pouvoir façonner notre récit. Nos jeunes innovent et créent des solutions à nos défis les plus importants, en dépit d'un environnement commercial difficile. Lors du Forum économique mondial, il est important que leurs voix soient entendues et que les dirigeants mondiaux comprennent que le continent émerge rapidement, mais que nous avons besoin de leur soutien pour accélérer ce processus grâce à l'esprit d'entreprise et à l'Africapitalisme.